De prime abord, l’incertitude liée à la pandémie de coronavirus et le ralentissement économique mondial ne sont pas de bon augure pour le marché des cessions et acquisitions d’entreprises.
Toutefois, dans le monde des multinationales, alors que certains ont décidé de postposer voire d’abandonner les acquisitions, tel que Boeing par rapport à Embraer, d’autres ayant les « poches » pleines, ont déclaré être à l’achat que ce soit Google ou encore Nestlé.
Comme dit cette règle immuable : en temps de crise l’argent est roi. Le monde des fusions et acquisitions en est une parfaite illustration. Pour certains, la chasse aux bonnes affaires a commencé.
A l’évidence, les opérations en cours au moment de l’explosion de la crise sanitaire ont été soit arrêtées soit postposées. Il ressort des premières observations, que durant cette période exceptionnelle que nous traversons, le processus de transmission est plus lent qu’à l’accoutumé et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, les candidats-repreneurs sont plus frileux et veulent s’assurer que leur cible peut résister à des événements exceptionnels tel que le COVID-19 avant de se lancer dans la signature d’une lettre d’intention.
Deuxièmement, certains d’entre eux sont prêts à conclure l’opération de rachat moyennant une renégociation des termes et conditions.
Troisièmement, l’analyse des risques durant la phase de due-diligence (cfr. audit de pré-acquisiton), fait l’objet de plus d’attention s’attaquant à de nouvelles questions jusqu’alors, peu ou pas abordées.
Pour ce dernier point, à l’avenir, la due-diligence devra être davantage axée sur les plans de continuité en cas de crise, les couvertures d’assurance, la robustesse de la chaîne d’approvisionnement ainsi que les risques d’insolvabilité.
A l’évidence, 2020 sera une année maussade pour le secteur, le volume des transactions étant en berne par rapport à 2019 considérée comme un bon cru.
Il est d’ailleurs prévu selon la Vlerick Business School, une diminution des valorisations d’entreprise de minimum 10% en 2020, phénomène qui devrait perdurer durant une partie de l’année prochaine.
Cette décote prévue n’affectera pas les entreprises actives sur des segments de marché porteur qui ont démontré leur résilience durant la crise sanitaire et qui affichent un bilan solide.
Quant à celles dont la situation financière s’est détériorée, le rapport de force tournera à l’avantage des acheteurs qui tenteront de négocier à la baisse. Leurs cédants auront le choix d’accepter de réduire leurs prétentions pécuniaires, de réfléchir aux actions à prendre pour se réinventer ou tout simplement d’attendre des jours meilleurs même si parfois « un tien vaut mieux que deux tu l’auras ».
Les candidats-repreneurs demeurent nombreux, prudents, ils restent attentifs aux belles opportunités que le marché peut leur offrir sur le plan stratégique, de la croissance externe et du rapport entre le risque et le rendement attendu.
Le risque zéro n’existe pas dans l’entrepreneuriat. Le fameux « Cygne Noir » définit comme étant un événement à faible probabilité mais à fort impact et qu’il est impossible d’anticiper, planera toujours au-dessus de nos têtes. C’est une réalité qu’il faut accepter et avec laquelle il faudra apprendre à vivre.
Quant au marché des fusions et acquisitions, qui joue un rôle prépondérant dans la santé de notre tissu économique, il est, d’ores et déjà, dans les starting-blocks, prêt à redéployer ses ailes pour le plus grand bonheur des participants.