Cession d’entreprise – Trop de KPI tue les KPI

Les indicateurs clés de performance communément appelé KPI sont de plus en plus utilisés par les PME, ce qui est une excellente nouvelle car ils permettent d’améliorer le pilotage dynamique des affaires et atteindre les résultats désirés.

Si piloter à vue peut s’avérer très dangereux, avoir des indicateurs à tout va, peut l’être tout autant. Imaginez, un instant, le tableau de bord de votre véhicule avec une centaine d’indicateurs. Lequel suivre pour vous assurer d’arriver à bon port ?

La confusion ferait, probablement, que vous vous en remettiez à votre instinct, à tort ou à raison.

Qu’on soit clair : le terme KPI est mis à toutes les sauces. On en a perdu l’essence même. Avoir de bons KPI peut faire toute la différence entre vous et vos concurrents. Ils vous aident à détecter les changements internes et/ou externes pouvant impacter dans un sens ou un autre votre capacité à atteindre vos objectifs.

Je ne vais pas vous embêter avec les indicateurs avancés (leading indicators) et d’indicateurs retardés (lag indicator), les premiers servant à prendre des mesures proactives et les seconds constatant une situation à un moment T. Qu’ils soient avancés ou retardés, les indicateurs importants sont ceux qui influencent de manière significative les résultats de l’entreprise et donc son succès. Ils doivent être mesurables avec précision et être reliés à vos facteurs critiques de succès qui auront été déterminés, en amont, dans le cadre de votre plan stratégique.

Pour qu’ils soient efficaces et pertinents, les KPI doivent être pilotés de près par une personne/équipe bien déterminée et responsabilisée qui en maîtrise les variables.  Ils doivent être « actionnables » pour avoir les effets correctifs escomptés.

Un autre élément important est que les KPI doivent tous converger vers l’objectif commun de la société et pas s’affronter au détriment de l’un ou de l’autre département. Les définir est, par conséquent, un exercice « collégial ». Alors mieux vaut impliquer vos équipes dans leur conception plutôt que de faire cavalier seul.

Il est utile de se souvenir qu’un mauvais KPI nécessite autant de temps pour le calculer, l’analyser, l’interpréter, l’actionner qu’un bon. La différence est que le bon KPI est pertinent et a un vrai impact sur vos affaires.

Chez Business Doctors, lorsqu’on aide nos dirigeants d’entreprise à concevoir leurs KPI, nous privilégions la simplicité et l’impact. Nous préconisons généralement de sélectionner 3 à 4 indicateurs par catégorie (finance, vente & marketing, opérations, ressources humaines et gestion des risques).  

Un petit conseil : ne mesurez par tout sous prétexte que mieux vaut trop d’information que pas assez. N’oubliez pas que trop de KPI inutiles peut être dommageable pour votre entreprise qui devra déployer des ressources (temps, argent, ressources humaines, …) de manière stérile, précieuses ressources qui pourraient servir à mieux piloter vos affaires et créer de la valeur ajoutée.

En conclusion, évitez ces longues listes de pseudo-KPI et pseudo-tableaux de bord indéchiffrables. Focalisez-vous sur l’essentiel. Tout ce qui compte ne peut être mesuré et tout ce qui peut être mesuré ne compte pas nécessairement.